Bataille de Montmorency, le 31 juillet 1759.

Il y avait déjà plus d'un mois que Wolfe assiégeait Québec sans succès apparent.  Il résolut de brusquer les choses.

Le 31 juillet 1759, au matin, le "Centurion", de 60 canons et deux transports s'embossèrent vis-à-vis de la redoute française de la côte de Beaupré.  Pendant que les batteries de la Pointe-de-Lévis tonnaient contre la ville, celles du "Centurion", des deux transports et de la côte de Montmorency, environ 118 pièces, couvrirent de projectiles le camp français.   À la faveur de cette canonnade, Wolfe débarque 2,000 hommes sur la grève boueuse, tandis que les troupes de Townshend franchissent la rivière Montmorency, au bas des chutes, et se disposent à attaquer les Français. 

Dès qu'ils ont mis le pied sur la grève, les grenadiers de Wolfe, sans attendre le commandement, se précipitent vers la redoute que les Français évacuent; les ennemis tentent aussitôt d'escalader l'escarpement; mais les troupes canadiennes, par un feu plongeant bien nourri font des trouées sanglantes au milieu des assaillants; une pluie torrentielle survient; la position pour les Anglais est insoutenable: morts et blessés roulent pêle-mêle sur le flanc de la colline.  Wolfe, comprenant qu'il ne peut avancer, ordonne la retraite.

Après avoir mis le feu aux transports échoués, les Anglais se retirent le long des battures et traversent la rivière Montmorency.  Dans cette attaque infructueuse, où pas moins de 3,000 coups de canons furent tirés, le commandant anglais perdit quatre à cinq cents de ses meilleurs soldats. 

Exaspéré par cet insuccès, Wolfe fit exécuter les menaces que contenait sa proclamation du 20 juillet.  Les troupes anglaises parcoururent le pays, dévastèrent les maisons, s'emparèrent des troupeaux et détruisirent les villages.  Toutes les paroisses de la côte nord, depuis l'Ange-Gardien jusqu'à la Baie-Saint-Paul, furent mises à sac et réduites en cendres.  La flotte anglaise, maîtresse absolue du fleuve, exécutait des mouvements continuels et rapides à la faveur des marées, ce qui tenait en alerte continuelle les troupes françaises chargées de s'opposer à la descente des Anglais.

Élie de Salvail, fec, 366 Anniversaires Canadiens, 1929.