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Spiritualité en médecine
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Spiritualité en médecine
LA SPIRITUALITÉ EN MÉDECINE, PLUS PARTICULIÈREMENT DANS
L ‘ACCOMPAGNEMENT EN SOINS PALLIATIFS
Texte présenté par Caroline Pelletier, PlI, programme de médecine familiale de l’Université Lavai
Introduction
On a beau essayer de se le cacher, de l'ignorer, il existera toujours des mystères qui ne peuvent être expliqués ni par la rationalité, ni par la technologie la plus poussée, ni par la médecine. Il y a de ces choses qui nous échappent, qui échappent à la compréhension humaine, à la logique, qui ne sont pas palpables. La spiritualité est de cette nature. C’est par mes expériences de vie, dont celle du deuil, mes lectures personnelles et des discussions avec différentes personnes qui avaient une ouverture d’esprit sur la spiritualité que j’ai découvert l’importance de cette dimension dans la vie de l’être humain, La spiritualité est un terme très vaste qui peut être compris de différentes façons selon notre ouverture et nos expériences de vie.
En tant que médecins, nous sommes parfois confrontés à cette réalité et nous ne savons pas toujours y faire face. Comment1 par exemple, accompagner une personne qui meurt? Car la dimension spirituelle ne prend-t-elle pas toute son importance à cette étape de la vie? Pour les plus anciens qui ont eu une éducation religieuse, donc un modèle spirituel en quelque sorte, c’est plus facile, mais pour les plus jeunes, c’est un autre monde. Comment allons-nous pouvoir accompagner nos patients? Comment allons-nous alors pouvoir établir une communication pour les aider à cheminer au travers du mourir? La reconnaissance et l’accompagnement de l’individu dans sa totalité impliquent, selon moi, tout autant sa composante bio-psycho-sociale que spirituelle, laquelle vient compléter la première. Comme médecins, nous sommes des guides auxquels peut se référer la population, car nous avons la connaissance du corps humain et de la psychologie humaine. Nous avons la connaissance du développement et du comportement humain, Cette connaissance, nous l’avons de différentes façons pour chacun de nous, car elle est empreinte de notre personnalité, de nos valeurs, de nos croyances et de nos expériences de vie. 0e là vient l’art de la médecine. Mais selon moi, le manque d’ouverture à la composante spirituelle fait défaut à cet art, On a quand même fait un bon bout de chemin en considérant l’être humain dans l’optique d’un individu bio-psycho-social plutôt que seulement un corps humain mécanique. Mais lorsque l’on pourra y associer la composante spirituelle, car selon moi l’homme est avant tout spirituel, on pourra vraiment parler de médecine globale.
L’enjeu principal qui nous empêche d’évoluer en ce sens est la difficulté de marier la connaissance absolue, le rationnel, le palpable, la science avec l’inexplicable, l’impalpable. l9nconnu, Car n’oublions pas, la médecine est avant tout une science qui se fonde sur des preuves, Tandis que la spiritualité, c’est quelque chose qu’on vit, qu’on ressent et qui n’est pas mesurable.
Qu’est ce que la spiritualité
Du point de vue de la théologie judéo-chrétienne, on peut définir la spiritualité de la façon suivante Dieu est l’origine et la fin de notre vie, La personne humaine est créée à l’image de Dieu, De plus, cette idéologie enseigne que nous avons une âme qui se situe dans toutes les parties de notre être et qu’elle échappe à toute mesure. Une seule chose compte selon cette perspective, c’est de se soucier de retourner à Dieu, Dans un sens biblique, la spiritualité consiste fondamentalement à se faire attentif aux appels imprévisibles de la vie, à prendre au séreux la vie de tous les jours, sans se limiter à nos acquis et sans s’imaginer que l’on peut tout prévoir et tout contrôler, La philosophie, quant â elle, s’est toujours intéressée à la spiritualité, Le philosophe affirme que la personne est un être corporel doué d’une âme spirituelle, Celle-ci agit pour satisfaire des tendances matérielles telles que la nourriture et le bien-être. Aussi, elle travaille pour acquérir la science, Mais d’une façon plus ou moins consciente, la personne recherche cette réalité transcendante, cette vérité totale qui est Dieu, La spiritualité se rapporte alors surtout aux ressources internes de l’individu,
De son côté, la psychologie intègre la notion de spiritualité comme un des éléments du développement de la personne, Selon Masfow, la spiritualité semble être inscrite dans les fibres les plus fondamentales de l’organisme humain, Le but ultime, selon Maslow, ne peut que se retrouver dans la sensibilisation à cette valeur suprême de la vie, Privé de cette valeur suprême, l’être devient fragile et vulnérable. Ainsi, la spiritualité s’inscrit dans l’accomplissement de soi ou la satisfaction du besoin d’être, qui est la phase finale du processus, Selon une autre perspective humaniste, c’est dans l’impulsion Spirituelle créatrice que nous puisons le meilleur de nous-mêmes, D’un point de vue psychanalytique, Jung dit que la personne a besoin d’une vie symbolique, car seule cette dernière permet à l’âme de s’exprimer. Il affirme ceci: « je suis convaincu que l’étude scientifique de l’âme est la science de ‘avenir et que l’homme est à la découverte de son âme », Il ajoute que la seule raison d’être de chaque personne découle de ce qu’elle est de manière intrinsèque, Telle est la force d’évolution, l’approche de la vie spirituelle faite de disponibilité envers la vérité. D’après la sociologie, la spiritualité est une recherche personnelle dans tout son être et dans tout ce qui se déroule dans sa vie,
Selon moi, la spiritualité se définit comme un état d’être, un état d’âme par lequel on s’accroche à quelque chose, on s’identifie à une force suprême qui peut être à l’intérieur ou à l’extérieur de nous mais qui a pour but de donner un sens à notre vie, une finalité à notre existence, Chacun en aura sa propre définition, Comment pourrait-on continuer à s’épanouir malgré les embûches sur notre route, malgré les déceptions, malgré les inégalités et la souffrance, sans avoir la foi, On doit être capable de croire à quelque chose de meilleur, croire qu’il y e une lumière quelque part pour pouvoir continuer, accepter, pardonner et s’actualiser, À mon avis, il est essentiel de pouvoir se rattacher à quelque chose si l’on veut donner un sens à ce qui nous arrive dans la vie, On oublie cela trop souvent, Cela n’oblige pas à être religieux ou pratiquant, cela oblige seulement à être à l’écoute de soi et à l’écoute de la vie. On vient au monde, on apprend, on socialise, on travaille, on se construit un nid familial, on vit des expériences, on évolue, on grandit, on s’enrôle dans la société, on s’invente des rôles ou des vocations, on embarque dans la routine, dans la productivité et le dépassement de soi et puis après, on se retire, on fait le bilan et on meurt. Mais pourquoi?
Quel est le but à tout cela? Où cela nous mènera-t’il? Pour qui et pourquoi faisons-nous tout celé? Quelle est cette force qui nous permet de rester et continuer? Où irons-nous après? Existe~t-il d’autres dimensions? Qu’est-ce que la vie et qu’est-ce que la mort? Tout le monde se pose ces questions existentielles et c’est lorsque l’on est confronté à des épreuves difficiles que cela prend tout son sens, Certes, on ne peut répondre à toutes ces questions, mais d’être capable de se les poser à soi-même en toute honnêteté est déjà un grand pas. C’est selon moi l’ouverture à la spiritualité, C’est le début de la sagesse... On ne veut pas se les poser ces questions, car elles réveillent en nous trop d’incertitudes, trop d’inconnu, trop d’incompréhension, C’est insécurisant, surtout pour nous en médecine, qui voulons tout comprendre, tout expliquer, tout relativiser, Mais qui sommes-nous pour penser que Von détient la vérité parce que l’on a un savoir scientifique? Qui sommes-nous? Qui sommes-nous pour prétendre connaître un être humain à fond parce que nous sommes au courant de tous ses antécédents médicaux, nous avons une bonne vision de sa personnalité et de sa façon de faire face à la vie, nous connaissons ses mécanismes de défense etc. N’y aurait-il pas autre chose sous cette façade visible? Avons-nous la moindre idée de ce qu’ost cette personne en tant qu’être humain au sens profond? ~ ses valeurs, ses croyances, le sens de sa vie? Mais non, la plupart du temps nous ne le savons pas. Et pourtant nous croyons connaître nos patients. Mais comment les aider vraiment si on ignore cette dimension d’eux-mêmes?
Lorsque l’on vieillit, lorsque l’on doit affronter la maladie, lorsque l’on fait le bilan de tout ce que l’on a réussi et accompli et le bilan de tout ce qu’on aurait dû faire ou ne pas faire, lorsque l’on vit un échec, une rupture, lorsque la vie nous arrache ce qui nous est le plus cher (un conjoint, un enfant, un projet auquel on tenait plus qu’à tout), quand la maladie s’accroche à nous, c’est souvent là que l’on peut s’ouvrir à cette autre dimension impalpable de la Vie qu’est la spiritualité, Une fois qu’on y a touché, on ne peut revenir en arrière. Certains Le vivront jeune, d’autres à la fin de leur vie tandis que d’autres n’y goûteront jamais. Il y a de ces gens qui vont se chercher toute leur vie, qui n’auront pas le courage de se regarder en face, qui ne trouveront jamais un sens à leur existence,
La vie nous amène souvent à nous questionner sur la spiritualité. Mais il faut être à l’écoute de ce qui se passe autour et à l’intérieur de nous si l’on veut saisir l’importance d’en prendre conscience. Lorsque l’on vit des émotions, quelles qu’elles soient, on s’ouvre à notre dimension spirituelle et ce, parfois même sans en prendre conscience, C’est une dimension qui nous touche tous, quelles que soient nos croyances ou notre religion. En se questionnant sur l’existence de notre vie et sur son sens, on peut pa~ois trouver des réponses qui vont nous guider à tracer notre route, et c’est ça 1~volution de l’être humain. Si on ne se spiritualise pas, on fait du surplace et on ne peut évoluer, Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise croyance, ni de bonne ou de mauvaise réponse. Il faut seulement accepter que la spiritualité fait partie intégrante de notre moi et que chacun et chacune possède cette force en elle, Cela peut paraître farfelu, absurde, fantasmatique, insensé et incohérent pour plusieurs, Mais lorsque nous sommes sur notre lit de mort, que nous reste-t-il??? Ouvrir la porte à la spiritualité permet selon moi de s’accepter tel que l’on est, de vivre le moment présent, de ne pas se décourager devant les épreuves, de lécher prise, d’avoir conscience et confiance, de trouver des réponses aux événements de notre vie, de s’éveiller à la vie, de s’émerveiller devant la simplicité, d’apprécier la vie qui nous est donnée et enfin d’accepter la mort.
La spiritualité au fil des temps
La société est en perpétuel changement, et c’est pour accéder à quelque chose de meilleur que l’humain évolue. L’être humain est en quête constante «évolution et de rapprochement aux autres et à soi. Ce besoin devient de plus en plus manifeste aujourd’hui puisque notre société de consommation ne valorise pas cet aspect. On peut avoir tout ce que l’on désire; la voiture de l’année, une grande maison, l’habit fait sur mesure, le prestige, le pouvoir et l’admiration des autres, sans pour autant être heureux, L’humain a des besoins beaucoup plus profonds que cela, qui se situent dans une autre sphère et que les biens matériels ne peuvent combler. Autrefois, le rapprochement communautaire apporté par la religion catholique ainsi que la promotion d’un système de valeurs telles que l’amour de son prochain, l’entraide, le respect de l’autre, le pardon etc,, favorisaient la cohésion sociale et une Ouverture à soi et aux autres. La place qu’occupait la famille élargie était également très importante, Aujourd’hui, nous n’avons plus ces modèles, Avec la perte de ces modèles, on assiste à l’éclatement des valeurs et l’individualisme devient donc la règle. Les gens n’ont plus la foi et ils sont laissés à eux-mémes dans cette société sans y retrouver de sentiments d’appartenance et c’est ce que j’appellerais le mal de notre société. Ceci pourrait expliquer la si grande prévalence de problèmes de santé mentale de nos jours, Les gens ont mal â l’âme!!
Auparavant, la religion était omniprésente et pour certains, c’était une obligation sociale mais pour plusieurs c’était un besoin, une nécessité pour se réunir et pour se nourrir l’âme, Par leur participation à leur communauté religieuse, les gens pouvaient exprimer leurs valeurs, leurs croyances et ils retrouvaient un sentiment d’appartenance ainsi qu’une identité sociale. La religion stimulait le sentiment de participer à quelque chose de plus vaste que sa propre existence, Les rites religieux sont satisfaits dans les relations sociales et permettent d’assumer nos souffrances en communauté, Au sein de la réalité religieuse, la prière et le culte seraient des moyens pour redonner à la personne la possession de ses capacités.
Avec la venue de l’industrialisation, du capitalisme, des technologies, des sciences appliquées, nous avons perdu cette essence au fil des temps, 3e ne veux pas dire que la
religion a réponse à tout, ni quelle est essentielle, mais elle peut représenter un moyen qui permet à l’être humain de s’accrocher et aide les gens à trouver un sens à leur vie; elle répond à un besoin. De plus, avec l’avènement de l’immigration, le mélange des religions et autres idéologies, il est devenu difficile de s’y comprendre. Et comment peut~on, encore aujourd’hui, croire à une force supérieure, un Dieu quelconque immortel, lorsque l’on peut se téléporter dans tous les pays du monde grâce à Internet ou se retrouver en apesanteur en déboursant 108 000$ l Maintenant, presque tout est rendu possible, il n’y a plus de limite à l’impossible, Alors comment croire ce que l’on ne voit pas? Comment croire ce qui ne s’explique pas? Comment peut-on revenir à l’essence même de la vie lorsqu’on est envahi par tout ce tourbillon? On peut facilement s’y perdre. C’est la réalité des générations passées et de celles à venir. Cependant, on peut aussi se perdre autant dans les fantaisies et dans l’irrationnel si l’on n’adapte pas nos croyances à la réalité, L’important est de croire avant tout en soi; le reste viendra tout seul… La religion catholique est fixe, elle n’évolue pas et ne s’adapte pas à l’évolution sociale; cela explique pourquoi les églises sont vides. Mais la population n’est pas pour autant plus sereine et comblée de tous ses besoins. On assiste maintenant à la formation d’une multitude de sectes religieuses qui tentent de combler ces manques. C’est à mon sens le signe d’une recherche spirituelle.
La spiritualité et la médecine
Pendant une certaine période, le médecin a tenté de remplacer le curé sans toutefois y parvenir, Depuis, on voit de plus en plus l’émergence de différentes médecines douces ou alternatives. Seulement aux Etats-Unis, les gens dépensent 27 milliards par année pour ces services, Cela répond donc à un besoin de la population. La plupart de ces médecines alternatives voient l’humain comme une énergie et considèrent que l’humain n’est pas seulement physique; il possède une âme ou quelque chose d~équivalent sous son aspect visible. Et, ils tiennent compte de cet aspect dans leur approche thérapeutique, C La spiritualité et les soins palliatifs
Nous ne sommes pas obligés de croire que l’être humain possède une âme ni de croire qu’il existe un Dieu quelque part pour considérer cette dimension. Nous ne sommes pas obligés non plus de devenir des missionnaires ou des thérapeutes de l’âme, Seulement de démontrer une certaine ouverture spirituelle et en permettre son expression, Ce n’est pas nécessaire d’avoir les mêmes croyances que nos patients pour les comprendre. On doit juste prendre conscience que nos patients ont de tels besoins et ne pas fermer la porte à cela lorsqu’elle s’ouvre, Cette ouverture ne peut faire autrement que d’améliorer la relation entre le médecin et son patient, Je rapporte ici un commentaire exprimé par Or, Jean Drouin dans Le médecin do Québec Il dit ceci: « Le bon vieux médecin de famille qui réconforte son patient en lui tapotant affectueusement le dos est en voie de disparition, La médecine n’est-elle pas en pleine spiritualité dans ce geste simple plein de sens? » Je rapporte également les propos du Dr, Marc Desmeules, doyen à la faculté ce l’université LavaI : «Là où je rejoins la philosophie prônée par les médecines douces, c’est dans leur approche au patient; La médecine scientifique est devenue un peu déshumanisée, On se concentre sur l’organe malade, pas assez sur la personne, »
Je vais maintenant entrer au coeur même de mon sujet de réflexion, Il n’y a pas beaucoup de recherche médicale en ce domaine, C’est quelque chose qui se conceptualise très mal et ce n’est pas mesurable; personne ne peut encore faire la preuve de l’existence de l’âme, Toutefois, lorsque l’on approche de la mort, on sent le besoin d’y croire. Le lien qui nous unit avec ceux qui meurent est que nous allons vivre nous aussi la même finalité un jour ou Vautre. A l’approche de la fin, le malade a besoin de se réconcilier avec sa vie et son passé pour donner un sens à sa mort, Il a besoin d’être entendu et aidé pour passer à cette nouvelle étape, Il est également à la recherche de repères pour accepter ce qui lui arrive et visualiser où il s’en va. La fin de la vie peut être alors un dernier processus de maturation et de réalisation de soi,
J’aimerais partager avec vous une expérience que j’ai vécu personnellement, Cette expérience m’a fait grandir et a été pour moi très enrichissante au plan humain, Il s’agit de l’histoire d’un homme d’un certain âge atteint d’un cancer en phase terminale à qui j’ai tendu la main.
J’étais assise à côté de lui et j’avais envie de lui donner la main. Il était anxieux, très anxieux même, Il avait peur de ce qui s’en venait.,. Il savait que la fin approchait mais II voulait qu’on le retienne ou qu’on l’aide à traverser de l’autre côté. J! ne savait plus., Mais il me démontrait son besoin de me tenir la main, Son regard était vide mais en même temps il était plein, Plein d’émotions qu’il n’arrivait pas à saisir parfaitement et à placer au bon endroit, Des émotions nouvelles pour lui et que lui seul pouvait comprendre,,, 11 se sentait terriblement seul et n’arrivait plus à trouver les mors pour exprimer ce qu’il ressentait, C’est ce que j’ai cru comprendre de ce qui se dégageait de lui,,, Les silences et les regards nous apprennent beaucoup en de tels moments,,, je lu! ai donné ma main, mon écoute, mes silences, mon regard et mon temps, Il a tout pris, A mesure qu’il s’exprimait, son anxiété s’estompait, Lorsque je revenais le voir, il voulait toujours plus de cet espace sacré que je voulais bien lui accorder et qui était si important pour lui, Je lui permettais de se libérer de ses peurs en les verbalisant, ne jugeant pas si ça faisait du sens ou non, L’important était que j’écoute ce qui se passait à l’intérieur do lui, li se sen taît moins seul pour affronter cette étape difficile,,, Il m’avoua alors que depuis deux semaines, sa mère, morte il y a de cela très longtemps, l’attendait assise dans un canot à côté de son lit.,, II n’était pourtant pas confus ! C’est ce que Elisebeth Kübler-Ross appelle l’état de transition, Un état dans le quel le malade se prépare à la transition vers la mort… Il devient alors moins attentif à son environnement et à ses proches et semble détaché de tout, Leur changement d’attitude nous amène souvent à croire qu’ils sont confus mais ce n’est pas toujours le cas,
Le lien de confiance que nous avions établi ensemble lui a permis de partager l’expérience insaisissable qu’il vivait, J’aurais pu lui prescrire d’emblée un neuroleptique pour le sortir de ce délire,,, J’aurais pu me dire, ça y est, il commence un délirium! Mais j’avais l’impression d’être plutôt en face d’un phénomène tout autre. II n’avait pas le comportement d’une personne délirante ; il était un peu désorienté dans le temps à cause de sa lourde médication, mais par contre, son discours était cohérent et plein de sens, Dr Anne-Marie Mouren-Mathieu exprime bien cette situation lorsqu’elle dit que ces malades sont rarement confus en fin de vie et que c’est nous qui ne les comprenons pas.. J’ai plutôt accueilli ce qu’il m’exprimait et le sens qu’il voulait bien donner à ce phénomène, Il trouvait en quelque sorte rassurant d’avoir sa mère toute proche de lui qui l’attendait pour l’accueillir de l’autre côté mais en même temps, il était confronté à l’idée que la fin approchait et au détachement qu’il devait préparer avec ses proche. Il avait de la difficulté à croire à ce qu’il vivait.,, J’étais contente qu’il ait pu m’exprimer ces sentiments que Iui-même arrivait à peine à comprendre. Et de savoir qu’il n’était pas fou était rassurant pour lui,,, Je lu! avais consacré un espace pour pouvoir S’exprimer à un niveau qu’il avait de la difficulté à saisir. Et je sentais que ça lui faisait du bien.,, La seule chose qui importait pour lui,, en ces moments, était de vivre pleinement ces instants pour retrouver une sérénité qui l’aiderait à passer vers l’autre monde. C’est ce que je ressentais,,,
Il n’avait plus rien à envier de nos préoccupations à nous les vivants, ni de la vie qui continuait autour de lui, II vivait des moments intenses de préparation à une autre vie et d’avoir quelqu’un avec qui partager ses peurs, ses interrogations face à cette nouvelle vie était apaisant pour lui, Je lui donnais le droit de dire ce qui ne se voit pas, ce qu’on ne sait pas et ne pouvons comprendre, ce qui est impalpable, D’accorder un sens à ses préoccupations tout en n ‘essayant pas de rationaliser ou de nier ses états d’âme le rendait capable d’envisager davantage l’incertitude, le passage vers l’au-delà avec moins d’appréhensions,,, Sans pouvoir lui expliquer ce qui s ‘en venait pour lui, car nous-mêmes médecins qui possédons la connaissance, nous sommes petits et ignorants en ce domaine, je pouvais tout de nième le comprendre en toute humilité et l’accompagner.
Il aurait pu franchir ces étapes avec ses proches, mais c’était trop difficile pour lui de leur montrer sa fragilité, car il ne voulait pas voir leur chagrin. Pourtant, ce besoin d’accompagnement pour passer de l’autre côté était sa principale préoccupation, Il n’y avait plus seulement que ça qui lui restait, qui lui appartenait,,, Tout ce qu’il avait pu acquérir dans cette vie était déjà foin derrière lui et n’avait plus la moindre importance…Il était alors entré dans une dimension uniquement spirituelle de la vie. En étant à son écoute, on pouvait le ressentir…
Il a prït ce que je lui donnais mais il m’a donné autant sinon plus, lorsque je voyais se dissiper davantage son anxiété et qu’il devenait de plus en plus en paix avec lui-même, Lorsqu’il est décédé, je n ‘étais pas à ses côtés, niais je suis persuadé que la présence que je lui ai accordé lui a permis de s’en aller avec moins d’angoisse. Ce fut une expérience très valorisante pour moi; je sentais que j’avais rempli pleinement mon rôle de médecin,,, »
Conclusion
Voici donc l’expérience qui m’a amené à ce processus de réflexion sur la spiritualité en médecine et sur la mort. J’ai compris que cela avait du sens pour moi et que j’avais envie de partager cette expérience pour sensibiliser d’autres personnes à l’importance que prend la dimension spirituelle dans la pratique médicale, Nous ne sommes pas obligés de croire ou ne pas croire pour donner la main ; et ça fait toute la différence..,
J’espère que cette réflexion pourra favoriser une prise de conscience semblable chez d’autres médecins. Je crois que cette ouverture favorise la croissance personnelle autant pour nous que pour nos patients. Et, on est tous concernés par la spiritualité, peu importe notre type de pratique, car elle ne s’applique pas seulement aux soins palliatifs mais à toutes les branches de la médecine parce que ce sont des êtres humains que nous soignons..,
Caroline Pelletier
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Ven 15 Mar 2024, 14:42 par legrandblond
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» SAVARD, Mélina
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