Papineau André-Benjamin, patriote

André-Benjamin Papineau est né à Montréal, en 1809, fils d'André Papineau et de Marie-Anne Roussel. Membre de la glorieuse famille, il fut certainement le plus combatif sur les champs de bataille. Il est le cousin de Louis-Joseph, de Denis-Benjamin et d'André-Augustin Papineau. Étudiant au Petit Séminaire de Montréal, il fait ensuite sa cléricature avec son oncle Joseph Papineau. Il est reçu notaire en 1835, puis s'installe à Saint-Martin.

Dès mars 1834, Papineau est à l'origine du coup de force pour prendre le contrôle d'une réunion loyale à Saint-Vincent-de-Paul. Il est membre du comité de comté pour Saint-Martin, du comité de surveillance et délégué au CCPM. Papineau organise plusieurs assemblées, dont l'une chez lui en juin 1836. Après le décès du député de Terrebonne en 1837, Papineau est élu par acclamation en septembre. Entretemps, on le retrouve aux Fils de la liberté, à l'Assemblée des Six-Comtés ainsi qu'à des assemblées à l'auberge de Tassé à Sainte-Rose. En novembre, Papineau se rend à Saint-Eustache se placer sous les ordres de Girod qui l'envoie aussitôt à Sainte-Scholastique et Saint-Hermas en quête d'armes. Au moment de la bataille, il est devant l'église. Voyant Chénier se barricader dans l'église, "il croit plus prudent de rester en dehors et d'attendre là une chance de s'échapper s'il fallait retraiter." (Louis-Joseph Papineau, Un demi-siècle19:53:31 de combats, interventions publiques, choix de textes et présentation de Yvan Lamonde et Claude Larin, Fides, 1998) Il prend ensuite la fuite avec Armury Girod en passant par Saint-Benoît, avant de revenir chez lui à Saint-Martin, où ses trois soeurs et sa mère sont laissées sans soutien. Il se constitue alors prisonnier et est incarcéré à la prison de Montréal, le 26 décembre. Libéré l'été suivant, il s'engage aussitôt aux côtés des Frères chasseurs. Selon Jean-Baptiste-Henri Brien, Papineau a montré beaucoup d'ardeur et de zèle dans ses préparatifs. Il ne participe pas au second soulèvement, mais il est tout de même arrêté de nouveau.

Après les rébellions, il demeure très engagé dans sa communauté, comme commissaire aux petites causes, préfet, juge de paix, et premier maire de la paroisse de Saint-Martin en 1855. Le 27 novembre 1843, il épouse, en l'église Notre-Dame de Montréal, Hermine-Eugénie Provencher.

André-Benjamin Papineau est décédé en 1890.

Gilles Laporte, Brève histoire des Patriotes, Septentrion, 2015.