Relocalisation des Acadiens après la déportation; une quarantaine d'Acadiens débarquent du "Torry" à Québec, le 30 août 1766.

De nombreux Acadiens vinrent s'établir au Québec non seulement à l'époque du grand dérangement mais plus tard aussi.
En 1758, Lévis portait leur nombre à 2,000; en 1929, ils sont plus de 100,000.

La déportation des Acadiens commença pendant l'été de 1755.  En octobre 1756, Bigot écrivait : "des bateaux chargés de 200 Acadiens, arrivèrent à Québec: ils furent distribués dans les paroisses de l'île d'Orléans; il y en avait déjà 400 à Québec."
Au mois de février 1758, il écrivait encore : "Il y a environ quinze à seize cents Acadiens à Québec."

Un certain nombre d'Acadiens n'allèrent pas si loin; ils se cachèrent dans les coins perdus de la Gaspésie et donnèrent naissance aux groupes acadiens de Gaspé et de Bonaventure.  En 1762, l'abbé Ferland écrivait : "13 familles acadiennes qui, traquées par les autorités anglaises, vivaient depuis deux ans dans les bois avec les Sauvages, se décidèrent à se fixer sur les bords de la rivière Bonaventure.  Les premiers colons et leurs descendants se livrèrent plus particulièrement à la culture, ils ne s'occupaient de la pêche que pour subvenir à leurs besoins.  Le gouvernement tarda longtemps à leur donner des titres de possession: en 1792, ils ne les avaient pas encore."   D'après M. Arsenault , il y aurait en 1929, 40,000 Acadiens dans les comtés de Gaspé  et de Bonaventure.

Après le Traité de Paris, en 1763, les Acadiens de la Nouvelle-Angleterre supplièrent le gouverneur de Québec de les recevoir au Canada.  Leur requête ayant été favorablement accueillie par Murray, le 30 août 1766, la corvette "Torry", venant de Boston, débarquait une quarantaine d'Acadiens à Québec où, à la fin du mois de septembre, on comptait près de 90 familles.   D'après Rameau, 3,500 Acadiens seraient entrés au Québec en 1766.

En 1767, 13 familles acadiennes allèrent s'établir à Saint-Antoine et à Saint-Denis sur le Richelieu, puis d'autres encore en 1790 et en 1802.

Vers 1768, 12 familles acadiennes, venues à pied de la Nouvelle-Angleterre, se réfugièrent sur les bords de la Petite-Rivière de Montréal, localité qui se nomme encore aujourd'hui l'Acadie, près de Saint-Jean sur le Richelieu.  Elle comptait 3,000 communiants en 1824, ce qui nécessita la fondations des paroisses Saint-Luc, Saint-Cyprien, Saint-Jacques le Mineur et Saint-Blaise.

On trouve aussi des Acadiens, en 1929, dans les comtés de Laval, Joliette, Saint-Hyacinthe, Verchères, Nicolet, Témiscouata,
de plus, beaucoup habitent Montréal et Québec.

Bécancour et Saint-Grégoire sont des paroisses fondées par des Acadiens venus tout particulièrement du Massachusetts.

Élie de Salvail, fec, 366 Anniversaires Canadiens, 1929.