L'ancêtre Mathias Phaneuf est fait prisonnier des Indiens du Sault-au-Récollet, le 11 août 1704

Mathias Farneth ou Farnsworth (Phaneuf) est né à Groton, Nouvelle-Angleterre, en 1690; son père est tisserand et s'appelle Mathias et sa mère s'appelle Sara Nutting.

On est à l'époque de la guerre que se livraient Français et Anglais dans le Nouveau-Monde.  En 1704, Hertel de Rouville avait attaqué le village de Deerfield, tué ou pris les habitants.  Quelques Sauvages se tenant en embuscade près du village firent plusieurs prisonniers, notamment des enfants et des jeunes gens qui s'enfuyaient du village attaqué.  C'est ainsi que le 11 août 1704, Claude-Mathias Farnsworth-Phaneuf, alors âgé de 14 ans, fut pris par un Sauvage chrétien du Sault-au-Récollet.  Amené à Montréal, il fut racheté par M. de Belmont, Sulpicien, qui le fit admettre dans la mission de Fort Lorette, établie à Rivière-des-Prairies.

Instruit de la religion catholique, il abjura le protestantisme et fut baptisé à Ville-Marie, le 10 janvier 1706.  Claude de Ramesay fut son parrain et Élisabeth Souart, épouse du baron de Longueuil, fut sa marraine.  Le 30 octobre 1706, Claude-Mathias demanda des lettres de naturalisation qui lui furent octroyées peu après.

En 1711, il obtenait de M. de Belmont une concession à Rivière-des-Pairies.  Le 2 octobre 1713, il contractait mariage avec Catherine Charpentier.  De ce mariage, il a eu 12 enfants dont 6 garçons qui eurent chacun une nombreuse postérité.  Tous les Phaneuf du Canada et des Etats-Unis descendent de ce Claude-Mathias Farnsworth.

Comment Phaneuf dérive-t-il de Farnsworth?  Toute cette transformation étonnante est subordonnée à la prononciation du nom et au caprice des scribes.  Ce mot tire son origine de "fern", fougère, et de "worth", ferme.  On l'écrivait Farnsworth en Angleterre et Farnworth et Farnoth en Nouvelle-Angleterre. 
Au baptême du jeune Mathias, l'abbé Mériel orthographia Claude-Mathias Faneth, son acte de naturalisation donne Farnets; au contrat de mariage Mathias signe Fanef;  en 1754, l'abbé Houdé écrivait dans les registres de la paroisse de la Rivière-des-Prairies, Faneuf.  En 1777, les registres de Beloeil donne Phaneuf et depuis 1880, cette dernière manière de l'écrire prévalut.

En 1929, on comptait 4,000 descendants de ce converti.  En 1913, plus de 250 membres de cette famille se réunirent pour commémorer le 200e anniversaire du mariage de l'ancêtre.  À cette occasion une médaille fut frappée et un volume de 300 pages fut publié par le frère Élie de Salvail.

Élie de Salvail, fec, 366 Anniversaires Canadiens, 1929.