Explosion à Hull, le 8 mai 1910.

Il y a 100 ans aujourd'hui une terrible explosion secouait l'ancienne ville de Hull, tuant 11 personnes et en blessant 37 autres.
L'usine de la compagnie General Explosive, qui était située sur la rive ouest du ruisseau de la Brasserie - là où passe maintenant l'autoroute 50 -, entre le boulevard des Allumettières et le boulevard Montclair, a été détruite par la déflagration.


L'usine, que les Hullois appelaient « la poudrière », était située au cœur d'un secteur d'activité industrielle très intense.
Selon l'archiviste en chef de l'Université d'Ottawa, Michel Prévost, l'explosion avait été précédée par un feu de broussaille dans le secteur, mais les journaux de l'époque rapportaient que l'on n'avait pas identifié la cause précise du sinistre.
Le souffle de l'explosion du 8 mai 1910 a causé la destruction de 30 maisons dans le Vieux-Hull et des milliers de fenêtres avaient été soufflées non seulement à Hull, mais aussi à Ottawa et à Pointe-Gatineau.

« On avait alors établi que quatre tonnes de "virite" (un composé de potasse et de nitrite) avaient explosé. L'impact avait été ressenti à 16 kilomètres à la ronde. L'église Saint-Rédempteur avait été fortement endommagée, car elle était relativement proche de l'usine », raconte M. Prévost, qui a consulté des documents d'archives à ce sujet.

L'accident aurait pu être moins dévastateur si la population avait écouté les consignes des policiers. Après la première explosion, les badauds se sont approchés des lieux et il y a eu une deuxième, puis une troisième explosion qui ont atteint des gens qui n'avaient pas été touchés par la première.
« C'était un dimanche après-midi, vers 17 h 30 et on rapporte que 2000 personnes assistaient à une partie de baseball non loin de là. Cela a contribué à alourdir le bilan des victimes », a-t-il ajouté.
Selon les journaux de l'époque, la population hulloise était atterrée à la suite de l'explosion. « La population est en proie à une très grande terreur et voit la ville vouée à une destruction complète », titrait le quotidien La Presse en page une de son édition du 9 mai 1910.
Curieusement, la tragédie n'a pas marqué les mémoires, malgré son ampleur.
Michel Prévost croit qu'il est possible que le grand feu de Hull survenu en 1900, ait pris tellement de place dans la mémoire collective que l'explosion de la General Explosive soit devenue un événement secondaire.
« Pourtant, le grand feu de Hull n'a causé qu'un décès dans cette ville et cinq à Ottawa, mais il avait détruit une grande partie de Hull et tout un secteur d'Ottawa ».
L'explosion a marqué la fin de l'industrie des explosifs à Hull. « L'usine ne fut jamais reconstruite. Il est probable que la population aurait combattu férocement tout projet d'une nouvelle usine d'explosifs aussi près d'un quartier résidentiel », a déclaré M. Prévost.

Texte de Charles Theriault paru dans Le Droit le 7 mai 2010. 

En cherchant les actes de décès des victimes je n'en trouve que 9, il manque donc deux personne à cette liste. 

-Louis McCain, 17 ans, fils d’Ovon McCain et de Mélina Boucher.

-Ferdinand Laurin, 32 ans, époux d’Hélène Vanier.

-Émilia Carrière, 18 ans, fille de Patrick Carrière et d’Olivine Quevillon.

-Laurentia Carrière, 12 ans, fille de Patrick Carrière et d’Olivine Quevillon.

-Antoine Servant, 12 ans, fils d’André Servant et de Virginie St-Denis.

-Donat Fabien, 12 ans, fils d’Edmond Fabien et de Malvina Lacroix.

-Patrick Blanchfield, 65 ans, époux de Mary Shea.

-Théodore Gagné, 31 ans, époux d’Alphonsine Dupuis.

-Eugénie Cadieux, 35 ans, épouse de Telesphore Bélanger.