Mort du Père Nicolas Viel, Récollet, et de son compagnon le Huron Ahuntsic, le 25 juin 1625.

Le Père Nicolas Viel arriva en Nouvelle-France en 1623.  Dès son arrivée, il étudia avec ardeur la langue huronne et s'en rendit maître en très peu de temps.  On le voit, en 1624, travaillant seul, avec succès à l'évangélisation des Hurons.  Ahuntsic fut un des premiers Hurons à être baptisés.

En juin 1625, le Père Viel se rendait à Québec, en compagnie de Ahuntsic.  Le 25 juin, la flottille qui revenait du pays des Hurons, atteignit la tête des rapides du sault de la rivière des Prairies.  Voici comment le Père Théodoric, O.F.M. raconte dans la Revue Franciscaine, la mort des deux premiers martyrs canadiens : "C'était le soir; le ciel était sombre; un orage allait éclater.  La flottille se dispersa.  Les trois Hurons impies, qui conduisaient le canot dans lequel se trouvaient le père Nicolas Viel et Ahuntsic, profitèrent de cette circonstance pour mettre à exécution le projet qu'ils nourrissaient, projet inspiré par quelque sorcier.  Ils les massacrèrent à coups d'aviron et jetèrent les corps dans les rapides.  C'est dans les flots écumants de la rive sud de la rivière des Prairies, près de l'île de la Visitation, au bruit du tonnerre et des vents déchaînés, à la lueur des éclairs, que furent précipitées les victimes.  Les trois meurtriers échappèrent à la fureur des flots."

Les corps des deux victimes furent retrouvés, celui du père Viel fut transporté à Québec et inhumé dans la chapelle Saint-Charles des Récollets; celui d'Ahuntsic a été enterré dans l'île de la Visitation, à l'endroit où fut conservée longtemps une croix dont on ne peut retracer l'origine.

La paroisse du Sault-au-Récollet et le quartier Ahuntsic dans le nord de l'île de Montréal rappellent la mémoire de ces deux premiers martyrs au Canada.  En 1912, on leur élevait à chacun une statue en face de l'église du Sault-au-Récollet.
Élie de Salvail, fec.