Une grosse expédition contre les Iroquois quitte Montréal, sous le commandement de Denonville, le 11 juin 1687.

Pendant l'hiver de 1686-1687, Denonville se prépara activement à la campagne projetée contre les Iroquois : le fort Frontenac fut fortifié; des provisions et des munitions furent accumulées dans les magasins; Duluth, Tonti, La Durantaye, Nicolas Perrot et les traitants les plus influents partirent avec des présents afin d'engager les Outaouais, les Micmacs, les Illinois et autres guerriers à se réunir au fort Niagara, aux premiers jours de juillet, afin de prendre part à l'expédition. 

800 recrues de la marine, qui arrivèrent avec les premiers vaisseaux, encouragèrent beaucoup le marquis de Denonville qui se rendit à Montréal.  Il y fut bientôt rejoint par MM. de Vaudreuil et de Champigny.  On avait préparé 200 bateaux légers et autant de canots pour le voyage.  La petite armée, composée de 1,000 miliciens, de 800 soldats et de 300 Sauvages sous le commandement de M. de Denonville, quittait Montréal le 11 juin 1687 et atteignait, le 10 juillet, l'extrémité ouest du lac Ontario.  En même temps, arrivaient les guerriers sauvages des grands lacs. "C'était, dit Mgr de Saint-Vallier, le spectacle le plus extraordinaire qu'on eût jamais vu dans ce pays, et qu'on puisse se figurer en Europe. On y voyait un fort grand nombre de visages tous différents, avec une pareille diversité d'armes, de parures, de danses et de manières.  On y entendait des chansons, des cris, des harangues de toutes sortes de tons et de langues.  La plupart des Sauvages avaient des queues de bêtes derrière le dos et des cornes de bêtes sur la tête... Ils avaient le front et les joues peints en vert ou en rouge, le nez et les oreilles percées et chargées de fer, et tout le corps coloré de diverses figures d'animaux."

On se dirigea vers le premier village tsonnontouan; l'avant-garde, composée de trois compagnies de coureurs de bois et de Sauvages, fut attaquée par 800 Iroquois qui furent obligés de fuir.  L'armée ne rencontrant plus de résistance brûla les villages des Tsonnontouans et leur récolte de maïs.  De Denonville prit possession du pays et fit bâtir un fort à Niagara. 

Cette campagne amena un peu de tranquillité à la colonie.
Élie de Salvail, fec.