Cournoyer, Soeur Rita

Hommage à soeur RITA COURNOYER
(Soeur Rita-de-Jésus)
Naissance : 10 août 1922 à Saint-Marcel (Québec)
Baptême : 11 août 1922
Nom du père : Joseph Cournoyer
Nom de la mère : Alma Girouard
Voeux temporaires : 26 juillet 1942
Voeux perpétuels : 15 août 1945
Date du décès : 20 janvier 2014
1922 – 2014
Remettant son dernier souffle au Père, elle nous quitte . On croirait entendre monter sa prière : « Fais jouer la cithare de ton Esprit afin que je puisse te louer, Seigneur, selon tes mélodies.» Issue d’une famille qui a su chanter les jours heureux tout comme les jours pluvieux, soeur Rita a fait de la musique, une compagne fidèle, au long de sa vie. Avec Bach, son favori, puisse-t-elle entendre encore la cantate « Jésus, que ma joie demeure! »
Plusieurs berceaux se sont succédé au foyer de l’heureux couple. On y compte onze enfants, cinq fils et six filles. Rita occupe le quatrième rang. Les parents, familiers de la petite église paroissiale, n’hésitent pas à la déposer sur les fonts baptismaux. Bordée de tendresse, elle sourit à la vie et grandit au rythme de l’activité qui l’entoure. Le gagne-pain de la maisonnée est assuré par la roue qui tourne au magasin général, là où des parents sympathiques assurent le service.
Âgée de six ans, en 1928, Rita débute son apprentissage scolaire au couvent Saint-Joseph de son milieu. Elle le poursuivra jusqu’en 1940. Élève appliquée, avide du savoir, elle s’émerveille un peu plus chaque jour auprès des enseignantes qui marqueront sa vie. Considérant que déjà, ses soeurs Claire, Laure et Thérèse ont quitté le foyer pour se faire religieuses, l’adolescente scrute l’avenir et interroge son coeur. Munie d’une foi solide, véritable héritage parental, la jeune Rita, heureuse auprès des siens, rêve d’absolu. Alors que la vie l’enchante au dehors, que la joie tranquille l’enveloppe au foyer, elle ne peut ignorer la voix du Maître qui l’invite à tout quitter pour le suivre.
Le quatre septembre 1940, la voilà chez les Soeurs de Saint-Joseph de Saint-Hyacinthe. Son désir de servir Dieu lui facilite les efforts quotidiens. Au jour de sa consécration au Seigneur, Soeur Rita peut chanter de tout son être « Dieu, toi seul es ma joie! »
Sans tarder, la nouvelle professe débute une carrière où l’enseignement sera à l’ordre du jour. Durant trente-sept ans, elle exerce sa tâche dans de multiples maisons du Québec. L’enseignement aux tout-petits qu’elle aimait particulièrement, la retient durant dix-sept années, mentionnons : Clarenceville, Laverlochère et Saint-Roch. Véritable spécialiste auprès des plus pauvres, des oubliés, son attention se porte vers les moins doués. Partout où elle passe, sa disponibilité joyeuse et son inlassable patience gagnent les coeurs. Éducatrice née, elle assure la formation des jeunes et oriente leur coeur vers le bien.
Outre sa carrière d’enseignante, soeur Rita, femme aux mille talents, entre à la maison mère en 1982 et s’active à de multiples tâches : responsable à l’imprimerie, réceptionniste, copiste et animatrice de groupes (1988-1993). De plus, la visite aux malades et la confection de nombreux décors, sont autant de services qu’elle assure jusqu’en 2005. Alors que la fragilité de sa santé se fait sentir, elle entre à l’Infirmerie. Celle qui a tissé le bonheur des petits, demeure l’artisane du bonheur des autres. Au coeur de la vie fraternelle, elle assure de sa compréhension les compagnes qui la réclament.
À l’heure où la maladie exige d’elle la dépendance pour ses moindres besoins, elle reste confiante dans la foi. À soeur Claire, sa soeur aînée, elle livrait ces mots : « Je sais que ce mal m’achemine lentement mais sûrement vers la mort. Je vis un jour à la fois, je m’abandonne à la volonté de Dieu. » Ce message ultime ressemble au chant du cygne qui restera gravé dans notre souvenir.
Berthe Champagne, s.j.s.h.