Pelletier, Soeur Gilberte

S. Gilberte Pelletier, Fille de la Sagesse, vient de nous quitter à l’âge de 92 ans, dont 67 de vie religieuse, le 30 avril 2012.

Gilberte était la troisième d’une famille de 12 enfants. Comme beaucoup de femmes de cette génération, après des études secondaires, elle s’est retrouvée, comme naturellement, à la maison familiale,  pour aider  sa maman jusqu’à l’âge de 23 ans. Âge où elle a décidé d’entrer à la Sagesse.

«Revêtir chaque jour la tenue de service à la suite de Jésus et de Marie-Louise.» Pas étonnant  que ce leitmotiv fût celui de la vie entière de S. Gilberte, lui donnant sa beauté et sa plénitude.  Elle demeurera marquée toute sa vie par ce mot d’ordre, qui loin d’avoir été ennuyeux et lourd, fut bien plutôt rempli de joie et de créativité.

Femme d’un dévouement débordant et entreprenant, femme courageuse et loyale, Gilberte n’a jamais connu l’ennui. Elle avait, il faut dire, plusieurs formations à son acquis … mais ce sera comme comptable et commis sénior, qu’elle se réalisera davantage. Ses plus longs temps de services furent à l’hôpital de Val d’Or et à Dorval, dans un Foyer pour personnes âgées, puis à l’économat provincial des Filles de la Sagesse du Québec.

Lire le suite en format PDF

Même si S. Gilberte «ramait large» - elle n’avait jamais assez de travail – elle ne croyait pas beaucoup en sa valeur personnelle. Elle aimait encore moins en parler ! Aussi en ce grand jour de la Rencontre avec l’Amour de sa vie, Christ Sagesse, nous lui disons : «Ose, chère Gilberte, imaginer aujourd’hui que tu peux être intéressante aux yeux de Dieu ! Découvre (sans doute dans l’émerveillement !) combien tu es aimable! »

D’ailleurs, lorsque nous te retrouvions les derniers temps de ta vie, Gilberte, alors que tes forces t’abandonnaient, tu ne semblais pas te reconnaître toi-même, mais  tu avais un petit sourire qui en disait long ! Tu semblais surprise d’être au ralenti mais en même temps, le désir de te tourner vers l’essentiel t’attirait  doucement. Nous sentions que tu t’apaisais profondément. L’abandon, en train de naître en toi, te rendait accueillante et rayonnante. N’est-ce pas un aspect de l’héritage que tu nous laisses, Gilberte, héritage qui s’exprime dans ces mots : «S’attacher seulement à l’ESSENTIEL». Nous y entendons volontiers le «Dieu Seul» de Montfort !

Comme Marie à qui tu as donné une grande place dans ton appel à la vie consacrée, comme Marie à Cana, chère Gilberte, tu as collaboré dans toute la mesure de tes dons et talents, pour que les Noces aient lieu, pour que le bon VIN coule en abondance. Comme Marie, tu as été au service de la Vie, de façon compétente, responsable et discrète … Nous t’en remercions de tout cœur !

Même si les honneurs t’importent peu, laisse-toi maintenant revêtir de la douceur et de la tendresse de la Sagesse, à qui Marie chuchote d’y aller doucement, car  Elle sait que tu as une grande sensibilité !

Aurevoir, Gilberte, dans cet espace de VIE INFINIE où nous sommes toutes conviées !

Avec toi, nous chantons :   «Comme Lui savoir dresser la table … Comme Lui …»

Lucille Deschênes  fdls