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Message par Invité Mar 29 Oct 2013, 19:42

doyen a écrit:[size=150]Bonjour.
Pour les mordus d'histoire sur Charlevoix, voici l'histoire du seul pendu dans cette région.
Non certain de la culpabilité du cadâné, ce fut la première et dernière condânation à mort.
Bonne lecture.[/size]

Eugène Poitras
 
FICHE et MÉDIAS.
 CORRESPONDANCES INDIVIDUELLES.
 
--------------------------------------------------------------------------------
•Né le 2 octobre 1823 - Lauzon, Lévis, Qc, Canada.
 •Décédé le 20 septembre 1869 - Palais de Justice de la Malbail, Charlevoix, Qc, Canada. (Par pendaison) , à l'âge de 45 ans
 
Parents
 • Joseph Poitras (58 ans), né le 19 janvier 1765 - Ste-Foy, Québec, Québec, Qc, Canada., décédé le 19 février 1850 - Ste-Anne-des-Monts, Gaspé, Qc, Canada. à l'âge de 85 ans
 Marié le 25 août 1806, Notre-Dame-du-Bon-Secours, L'Islet-sur-Mer, L'Islet, Qc, Canada., avec
 ◦ Marie-Félicité Dandurand
 
Mariages et enfants, les petits enfants, les arrière-petits-enfants
 ◦Marié le 21 août 1848, Ste-Anne-des-Monts, Gaspé, Qc, Canada., avec Exaurée Dugas , dont ■
Joseph Poitras 1856 Marié le 5 février 1884, Grosses-Roches, Les Méchins, Qc ., avec Élisabeth Lebrun 1863-1954 dont
 ■ Eugénie Poitras  Mariée le 26 juin 1906, Sayabec, Matapédia, Canada., avec Isidore Beaulieu 1877 dont :
 André-Albert Beaulieu
• George Poitras  Marié avec Cécile Gagnon
 

Frères et soeurs
 ◦ Napoléon Poitras 1812-1812
 • Marie Poitras ca 1815 Mariée le 29 octobre 1844, Québec, Québec. Qc, Canada., avec Jean-Baptiste Samson
 ◦ Jean-François Poitras 1818
 • Pierre Poitras 1819 Marié le 8 janvier 1839, St-Roch, Québec, Qubec, Qc, Canada., avec Marguerite Bergeron
 ■ Michel Poitras 1820 Marié le 11 janvier 1843, St-Michel, Percé, Gaspé, Qc, Canada., avec Marie-Olive Boucher
 ◦ Justine Poitras 1822-1822
 ■ Eugène Poitras 1823-1869 Marié le 21 août 1848, Ste-Anne-des-Monts, Gaspé, Qc, Canada., avec Exaurée Dugas
 
  Demi frères et soeurs
 
Du côté de Joseph Poitras 1765-1850
 •avec Marie-Théotiste Bélanger 1761 • Théotiste Poitras Mariée le 25 novembre 1816, Lévis, Lévis, Qc, Canada., avec Jean-Baptiste Martin
 
Notes
 
ARTICLE :
 
Une pendaison à La Malbaie en 1869. Eugène Poitras était-il vraiment coupable ? Eugène Poitras est le seul pendu de l’histoire du Palais de Justice de La Malbaie. Son procès a largement défrayé la chronique en 1869. Et si Eugène Poitras n’était pas coupable ? Le Palais de Justice de La Malbaie est construit entre 1859 et 1863. Il dessert jusqu’à récemment le District de Saguenay qui regroupe un territoire immense allant de Charlevoix jusqu’à la Côte-Nord. Ce n’est qu’en 1985 que le District judiciaire de Charlevoix, desservant le Charlevoix traditionnel soit de Petite-Rivière à l’ouest à Baie-Sainte-Catherine à l’ouest, est officiellement créé. C’est ainsi qu’en 1869, le Palais de justice reçoit les causes impliquant des gestes criminels survenus aussi loin que sur la Basse-Côte-Nord. C’est le cas de la cause d’Eugène Poitras, reconnu coupable de meurtre au Palais de justice de La Malbaie et pendu au même endroit le 20 septembre 1869. C’est la seule pendaison de l’histoire du Palais de Justice de La Malbaie. L’affaire fait beaucoup de bruit. Un opuscule daté de 1869 raconte en détail l’affaire Eugène Poitras. La justice du milieu du 19[e] siècle est pour le moins expéditive. Eugène Poitras n’a cessé de clamer son innocence. Mais était-il vraiment coupable?
 
Tentons d’éclaircir quelque peu les faits. Le crime imputé à Eugène Poitras se produit aux Ilets de Mai en Basse-Côte-Nord.La victime est un dénommé Jean-Baptiste Ouellet. C’est un petit homme d’à peine cinq pieds et demi (1 mètre 60). Ouellet n’a pas vraiment de métier et, comme beaucoup d’aventuriers qui sillonnent la Côte-Nord à cette époque; il pratique la pêche et sans doute la chasse. Selon les témoignages, il transporte parfois des passagers à bord de sa barge en demandant un peu d’argent en retour. Plutôt fluet et pas très fort sur le plan physique, Jean-Baptiste Ouellet se débrouille néanmoins fort bien et selon des témoins, il avait sur lui une certaine somme d’argent au moment de sa disparition. Son corps est retrouvé aux Ilets de Mai à la fin de juin 1868, par Luc et Agapit Gagnon, des pêcheurs de loups-marins arrêtés pour une nuit dans le secteur. Le corps de Ouellet est simplement enterré sous un peu de terre. Les frères Gagnon n’ont pas de peine à retrouver le cadavre en état de putréfaction, mort depuis quelques mois déjà. De retour à La Malbaie, les deux pêcheurs déclarent leur macabre découverte. Une enquête judiciaire s’ensuit.
 
Cette enquête se tient à Crooked Island sous la direction du coroner Édouard-Zotique Boudreault. Les soupçons se portent bien vite sur le dénommé Eugène Poitras qui a voyagé avec Jean-Baptiste Ouellet quelques temps avant que ce dernier ne disparaisse. Qui est donc Eugène Poitras ? Tout le contraire de Jean-Baptiste Ouellet! En fait, Eugène Poitras est un véritable géant pour l’époque car il mesure 6 pieds et un pouce (1 mètre 83)! Selon les descriptions du temps il est: “ fort comme un turc, solidement bâti, prompt et plutôt vindicatif ”. Un coupable présumé idéal en quelque sorte. Eugène Poitras est mis en prison à La Malbaie.
 
Le procès de Poitras se déroule rondement. Le juge David Roy qui préside le procès, suite à l’audition de plusieurs témoins, déclare Eugène Poitras coupable du meurtre de Jean-Baptiste Ouellet et le condamne à la pendaison. Tous ne sont pourtant pas convaincus de la culpabilité de Poitras bien que le juge considère les preuves accablantes. Le 16 septembre 1869, les avocats de Poitras demandent un bref d’Habeas Corpus en faveur de leur client en affirmant que ce dernier n’est pas un résident du Comté de Charlevoix. Maître Frenette et Maître Cimon allèguent aussi que “ la preuve était toute à fait circonstantielle ” et que l’exécution par pendaison dans le comté de Charlevoix n’est pas acceptable car “ le comté jouit d’une réputation de moralité ”. Ils demandent que la sentence soit commuée. Le juge David Roy refuse de considérer ces demandes.
 
Est-il vrai que la preuve contre Poitras est toute circonstantielle? Une analyse plus serrée des témoignages des témoins laisse clairement planer les doutes. En effet, l’essentiel de la preuve tient sur le fond au témoignage d’un dénommé Joseph Maloney qui affirme avoir vu Eugène Poitras au retour de son voyage “ portant les habits de Ouellet et que dans sa barque on avait aussi retrouvé des objets appartenant à Ouellet ”. Or, une question plutôt fondamentale se pose en tenant compte du physique fort différent de Ouellet et de Poitras: en effet comment un géant comme Poitras a-t-il pu revêtir les vêtements du malingre Ouellet? Il est vrai qu’à l’époque les vêtements portés sont très amples mais comment le massif Poitras a-t-il pu par exemple revêtir la chemise du petit Poitras? Et encore pourquoi l’aurait-il fait si cela avait été possible? Pour s’incriminer ? Étrange. Le juge Roy ne pose aucune question à ce sujet et il ne remet pas en question le jugement “ accablant ” de Joseph Maloney. C’est sans doute sur cette base que les avocats de Poitras parlent d’une preuve “ toute à fait circonstantielle ”.
 
Il n’en faut toutefois pas plus pour pendre un homme en 1869. Sans doute la culpabilité de Poitras serait-elle davantage remise en question par un procès tenu de nos jours. À l’époque, la population de La Malbaie est sous le choc. Elle l’est encore davantage le jour de la pendaison, le 20 septembre 1869. Les exécutions de criminels par pendaison sont alors publiques. Une foule importante se masse afin de voir la pendaison de Poitras. Toutefois, l’inconcevable se produit: le bourreau calcule mal la hauteur imposante de Poitras et la corde se trouve trop longue. Eugène Poitras n’est étouffé qu’à moitié. Comble de l’horreur, le bourreau écrase alors les épaules du pauvre Poitras afin de lui faire rendre l’âme définitivement. La foule présente émet une longue protestation. La tradition populaire considère dans ce contexte qu’une exécution manquée est un signe du destin, voire de Dieu, et que le prévenu n’est pas coupable. La rumeur suggère alors qu’Eugène Poitras n’est pas vraiment coupable et qu’il aurait fallu le libérer plutôt que de le tuer comme l’a fait le bourreau. Le fait marque tellement la population qu’une chanson folklorique circule bientôt à ce sujet en plus de plusieurs récits dans les journaux. Voici un extrait de la chanson retrouvée dans la tradition orale de Charlevoix:
 
“ Quand Poitras a été pendu gigotait des pattes gigotait des pattes quand Poitras a été pendu gigotait des pattes il n’en pouvait plus ”
 
Aucune autre pendaison n’a eu lieu par la suite à La Malbaie. En fait, la criminalité est si faible dans cette région que l’inspecteur des prisons déclare en 1875: “ Ce district fournit bien peu de sujets à sa prison... ”. Reste le triste souvenir d’Eugène Poitras. Était-il coupable? L’historien peut encore, longtemps après, émettre des doutes à ce sujet.
 
Serge Gauthier. Historien et ethnologue. Société d’histoire de Charlevoix. La Malbaie. 13 mars 2002
 

==================================
 Autre texte trouvé et lettre à sa femme.. Automne 1867
Eugène Poitras, époux d’Exorée Dugas, habitait avec sa famille à l’Anse à Jean, au ruisseau-Cartor aujourd’hui Sainte-Anne-des-Monts. En 1867, ce hameau faisait toujours parti de Sainte-Anne-des-Monts. La maison de pêcheur qu’il habitait n’existe plus, elle a été démolie pour construire l’Hôtel Servant. Bâtiment mieux connu aujourd’hui sous le nom du Domaine du Ruisseau-Castor, détruit par le feu il y a plusieurs années.
 
L’évènement qui suit m’a été rapporté par Madame Alphonse Béchard de Matane à l’automne de 1993. Ça ne manqua pas de piquer ma curiosité. Je me suis alors lancée dans des recherches plus approfondies.
 
Le procès et la pendaison d’Eugène Poitras eurent lieu à la Malbaie. Ce fut la seule pendaison qui a eu lieu à cet endroit.
 
Le 20 septembre 1869, à 8 heures du matin, Eugène Poitras montait sur l’échafaud et expiait de sa vie, pour le meurtre de Jean-Baptiste Ouellet de la Rivière-Ouelle. La potence avait été dressée à la hauteur du second étage du Palais de Justice, au dessus de l’entrée de la cave actuelle. Une construction assez sommaire faite en planche qui devait cacher, aux nombreuses personnes présentes, l’horreur d’une semblable exécution. Les gens les plus près furent témoin d’un fait qui les hanta longtemps. Le bourreau ayant mal calculé la hauteur. Sa corde trop longue fit rater l’éxécution en partie. Une personne placée à l’intérieur de la barricade fut obligée, rapporte-t-on, de lui écraser l’épaule au sol pour qu’il succombe.
 
Qui était Eugène Poitras ? Il traversait souvent le fleuve Saint-Laurent pour rejoindre la Côte Nord. Il se rendait soit, chez François Poitras, son frère de l’Anse St-Jean, soit chez des commerçants de Moisie ou des environs. C’était un colosse de six pieds un pouce, solidement bâti, fort comme un truc, prompt, haineux et vindicatif... Au demeurant le meilleur homme au monde aurait ajouté le cinique François Villon.
 
Un jour de septembre 1867 Jean-Baptiste Ouellet, originaire de la Rivière-Ouelle, se retrouva à Tourelle. Désirant se rendre à Moisie, il demanda un passage à Poitras qui conduisait justement la barge de Théodore Lamontagne dans ces parages. Ce Ouellet était un homme de 24 ans, mesurant 5 pieds 6 pouces, à la barbe rousse et aux cheveux d’un roux plus pâle que sa barbe. Fluet et d’une capacité moyenne, il était d’un caractère doux. Il aimait la solitude et ne parlait que très peu.
 
Joseph Maloney, neveu de Poitras et témoin au procès, déclara que Ouellet revenait de la pêche à la Rivière-au-Renard et qu’il venait de passer une huitaine de jour chez son grand-père Pître Maloney. Il quitta le domicile de monsieur Maloney pour aller rejoindre Eugène Poitras. A ce moment, il portait une paire de pantalons de drap de pilote tirant sur le noir, une chemise de flanelle à carreaux rouge-viné et noir, une blouse noir en étoffe du pays, une paire de botte française et un chapeau de toile jaune ciré à larges bords.
 
Il avait en sa possession un fusil, une poire à poudre, un sac en cuir noir contenant des plombs de chasse. Dans son porte-monnaie il avait une vingtaine de louis en argent qu’il disait être le produit du transport d’un nombre de passagers qu’il avait descendus de la Rivière-Ouelle à raison de 10 chelins par tête, quelques acomptes reçus de ses créanciers et les fruits de sa dernière pêche. Il possédait une somme assez rondelette pour un homme de sa condition.
 
Les deux voyageurs quittèrent Tourelle, après avoir salué au rivage, François Poitras et son épouse, Adélaide Lafontaine ainsi qu’un pêcheur du nom de François Gagné. La mer était houleuse durant la traversée. Poitras qui n’était pas sans savoir que son passager transportait une petite fortune, prétexta l’approche de la tempête et fit terre sur la rive de l’Îlet de Mai. Une fois sur la rive, il se rua vif comme l’éclair sur son compagnon de voyage. Il l’assomma puis l’acheva en lui enfonçant son couteau de chasse en plein cœur. Son forfait accompli, il creusa à la hâte une fausse peu profonde, y jeta sa victime et la recouvrit d’une mince couche de sable. Cette même nuit, il quitta le lieu du crime et se rendit aux Caillets (Kayes) rouge, chez Antonio Riverin qui exploitait une pêche à la morue.
 
Là, il rencontra Pierre et Joseph Dugas, ses cousins-germains ainsi que quelques membres de la famille d’Alexis Parent. Joseph Dugas lui raconta qu’il avait suivi sa barge de près et qu’arrivé non loin de l’endroit qu’il crût être les iles Caribou, il avait entendu crier. La brume, dit-il, était si danse, qu’on ne voyait pas à 25 pieds. J’ai crût que s’était deux homme qui se battaient. Plusieurs fois, j’ai lancé le cri: Allo! Et l’écho seul renvoya le son de ma voix. Poitras lui avoua qu’en effet, il était venu traverser un homme à la Moisie, mais que la mer était si mauvaise qu’il a été obligé de le laisser au environ de l’ile de Mai. Dugas déclara au procès que pendant que Poitras lui parlait, il avait les yeux tout égarés et son aspect était assez terrifiant.
 
Pendant ce temps à la Rivière-Ouelle, le père de François Ouellet commença à s’inquiéter. Au printemps de 1867 il parti de chez lui pour se rendre à Gaspé par affaire. Il devait revenir dans sa famille autour de l’automne suivante. Ses parents l’attendirent en vain. Son père commença à faire des recherches et finit par appendre que la dernière fois que son fils avait été vu, il partait de Tourelle avec Eugène Poitras pour se rendre sur la Rive-Nord du St-Laurent, à Moisie ou dans les environs de la Baie-Trinité. Sous le prétexte d’aller à la chasse au loup marin. C’était vers la fin d’août ou le début de septembre 1867, époque de la cueillette des bleuets.
 
Vers la fin de juin 1868, Luc et Agapit Gagnon revenaient en barge de Manicouagan. La pêche aux loup-marins avait été fructueuse. Un soir, ils décidèrent de faire halte aux ilets de Mai, en raison d’une forte tempête qui s’annonçait. Pendant que Luc préparait le feu, son frère s’éloigna pour aller chercher du bois sec, Il fut surpris d’apercevoir à l’orée du bois un endroit ou la terre avait été remuée depuis peu et où l’on apercevait ni herbe ni pois sauvages comme autour. Il crut d’abord qu’il s’agissait d’un trou de marmotte. Il appela Luc qui vint en toute hâte. En passent les pieds sur ce sol meuble, ils entendirent comme un gémissement et aussitôt inhalèrent des gaz qui les firent soupçonner la présence d’un cadavre. Ayant écarté le sable, Luc retira un bras, puis il vit la forme d’un être humain couché en partie sur le dos, partie sur le côté droite, la tête tournée vers le sud-ouest, les pieds vers l’est et le dos au nord.
 
Comme il faisait déjà noir, l’enquête fut remise au lendemain. À la première lueur du jour, nos deux marins coururent au lieu du sinistre. Ils découvrirent la poitrine du mort la peau était parfaitement conservée. Le corps ne portait qu’une camisole de flanelle blanche du pays et une chemise à carreaux rouges et noirs. Sur sa figure, on avait jeté une écorce de bouleau. Les frère Gagnon, épouvantés, recouvrirent le corps et revinrent tout droit à la Malbaie pour faire rapport à la justice de leur macabre découverte.
 
Poitras qui avait été relâché faute de preuve lors de la disparition de Ouellet fut de nouveau arrêté et conduit à la prison de la Malbaie. Voici une copie de l’acte d’arrestation, dit Warrant. Le bilinguisme n’était pas encore en force en cette première année de la Confédération.
 
« By virtue of my office, in Her Majesty’s Name, to charge and command you are any of you forthwith safely to convey the body of the said Eugène Poitras, carpenter of the place on l’Anse St-Jean to Her Majesty goal of the district of Saguenay of the Paris St-Etienne de la Malbaie and safely to deliver the same Eugène Poitras to the Keeper of said goal until the shall be thence discharged by due course of Law ».
 
Thomas Chaperon, Keeper
 
Edouard Boudreault
 
Le 16 septembre
 
Maître T. Frenette et Maître C. Cimon demandèrent un bref d’Habeas Corpus en faveur de Poitras, mais le juge D. Roy refusa de l’accorder.
 
Au procès, les témoignages furent probants et accablants. Joseph Maloney, qui fut appelé dans la boîte, déclara que Poitras, au retour de son voyage, portait les habits de Ouellet, et que dans sa barque, on avait retrouvé le fusil, la corne à poudre et le sac de plomb de ce dernier. Marcel Leclerc corrobora en entier ce témoignage et de plus ajouta que l’accusé n’avait jamais tant possédé d’argent que depuis le voyage sur la Côte Nord avec Ouellet. La cour apprit aussi que Poitras était retourné chez lui et qu’il avait lavé et nettoyé des habits imbibés de sang. Le procès ne fut pas de longue durée. Le jury fut unanime sur sa décision. Le juge D. Roy, d’une voix grave et émue, prononça la sentence de mort en ces termes :
 
Sentence est que vous, Eugène Poitras, soyez reconduit au lieu d’où vous êtes, d’où vous venez, c’est-à-dire dans la prison commune de ce district du Saguenay, que vous soyez détenu là jusqu’à vendredi le 20 du mois d’août prochain et que le dit jour entre dix heures du matin et deux heures de l’après-midi, vous soyez conduit au lieu de l’exécution pour être pendu par le cou jusqu’à ce que la mort s’ensuive.
 
Triste et abattu, le géant Poitras prit le chemin de la cellule. Il obtint sur requête du Gouvernement, un sursis jusqu’au 20 septembre. Cette requête présentait entre autre allégués par le condamné n’appartenait pas au district du Saguenay; que l’offense n’avait pas été commise dans le comté de Charlevoix; que le comté avait toujours joui d’une réputation de moralité, qu’il n’était pas nécessaire de donner à sa population le spectacle d’une exécution pour servir d’exemple; qu’enfin la preuve contre Eugène Poitras était tout à fait circonstancielle. Pour ces raisons les requérants intercédaient pour obtenir une commutation (une peine plus faible) de sentence. Le Gouvernement ne crut pas devoir accorder cette demande et jeudi le 16 septembre Monsieur P.-H. Cimon, shérif du district de Saguenay, recevait l’Honorable Secrétaire d’État; la lettre suivante:
 
Monsieur,
 
Je vous informe de nouveau, comme j’ai déjà fait, il y a un mois, que la date fixée pour l’exécution d’Eugène Poitras est le vingtième jour de septembre courant et que, conformément à la décision du Gouverneur-Général, en conseil, le vingtième jour de septembre courant, la sentence portée contre le dit Eugène Poitras devra être mise effet.
 
Je demeure, Monsieur, Votre très humble serviteur Hector L. Langevin, Secrétaire d’État M. Le shérif, Malbaie
 
Le lendemain matin, M. L’abbé Doucet, curé de la Malbaie, accompagné du shérif se rendit auprès du prisonnier pour lui annoncer la fatale nouvelle et lui donner les secours de la religion. En apprenant son sort, le condamné parut affaissé pendant quelques minutes, puis il dit : Il est terrible de mourir par la main des hommes et de savoir que dans quelques heures, je serai enterré vivant! Les hommes peuvent me sauver et ils ne le font pas! J’ai souvent rendu des services et j’ai sauvé d’une mort certaine des personnes qui auraient péri, si je ne leur avais pas servi de pilote!... Ces personnes n’ont pas eu d’égards pour moi et ne sont pas venu me sauver lorsque la mort me menaçait!
 
Jusqu’à ce moment, Poitras conserva l’espoir d’une évasion. Il sollicita des personnes qui l’approchaient les moyens de lui procurer la liberté en leur promettant que jamais personne ne le reverrait dans le pays ni ailleurs. Voyant l’inutilité de ses tentatives, il ne pensa plus qu’à se préparer à la mort. Depuis le samedi, jusqu’au moment de son exécution, les affaires de son salut l’occupèrent exclusivement et il eut de longues et fréquentes entrevues avec son confesseur.
 
Le dimanche, le curé recommanda, à peu près en ces termes, aux prières des fidèles, Eugène Poitras qui devait mourir sur l’échafaud le lendemain à 10 heures :
 
Pour la première fois en cette paroisse, nous avons la pénible tâche d’annoncer à l’avance la mort d’une personne. C’est que le malheureux doit mourir pour le crime qu’il a commis. Notre devoir mes frères, en cette circonstance, c’est de faire preuve de charité chrétienne. Vous devez prier pour le salut de son âme. L’église vous donne un bel exemple, en entourant le condamné à mort des soins les plus affectueux et en lui fournissant les moyens de sauver son âme.
 
Depuis sa sentence nous nous sommes fréquemment rendus auprès du prisonnier pour l’exhorter à terminer ses jours d’une manière digne d’un chrétien. Nous avons la satisfaction de vous annoncer aujourd’hui que Poitras est décidé à donner de bon cœur sa vie pour expier ses fautes. Demandez donc à Dieu que le condamné ait le courage et les forces nécessaires pour marcher courageusement à son supplice. Cette nuit, la dernière qu’il doit passer ici bas, nous irons l’assister et lui offrir les secours de notre ministère. Les sept heures, demain matin, nous dirons une messe basse dans la salle de la prison. Le condamné assistera à cette messe ».
 
Nous demanderons aux personnes qui assisteront à l’exécution d’observer le bon ordre et de ne pas franchir les limites qui leur seront assignées. Vous devez vous y rendre, non comme à un spectacle, mais pour puiser de salutaires enseignements pour vous et pour vos enfants. Vous devez former une idée de l’énormité du péché et la position terrible qui attend le pécheur au jugement dernier. Vous devez donner à vos enfants des leçons précieuses, leur faire observer que l’on ne devient pas grand criminel, en un jour et que la voie qui conduit à l’échafaud a pour première étape les moindres fautes non corrigées et l’oubli des préceptes religieux.
 
A sept heure le soir, des centaines de personnes se rendirent à l’église pour prier une dernière fois aux intentions de Poitras. A neuf heures, Monsieur le curé Doucet et les abbés Godin, curé de St-Fidèle, J. Bureau, curé de St-Agnès, J. R. Desjardins du collège de Ste-Anne-de-la-Pocatière, ainsi que Monsieur C. Bérubé vicaire de la paroisse se rendirent auprès du prisonnier pour prier avec lui. Le condamné, débarrassé de ses fers, fut conduit à la salle des prisonniers pour écrire une longue lettre à sa femme, puis au cours de la soirée, il ne cessa de manifester des sentiments de piété. Souvent il exprima de voir arrivé l’heure fatale.
 
Vers 5 heures et demi, se trouvant seul avec M. Le curé, les douleurs morales se manifestèrent par des sanglots, des soubresauts nerveux et un tremblement de tous les membres. Les paroles de consolation que le prêtre lui prodigua réussirent à le calmer. A l’heure de la messe, Poitras s’agenouilla au pied de l’autel. Il portait un complet noir. Sa contenance calme et résignée contrastait beaucoup avec l’agitation qu’il avait mannifesté pendant son procès. Au lieu de spasmes qui contractaient en tout sens sa figure et qui dénotait alors de grandes inquiétudes morales, la physionomie du condamné exprimait la tranquillité d’esprit et la résignation à son sort.
 
Il communia en viatique (provision donné pour un voyage) et fit une fervente action de grâce. Presser par le geôlier de prendre un peu de nourriture, il avala à grand peine quelque bouchées de pain et une demi tasse de thé. Il causa pendant quelque temps avec les personnes qui l’entouraient. Il recommanda au shérif d’adresser au curé Martial Bilodeau de Ste-Anne-des-Monts, la lettre qu’il avait composé pour Madame Poitras. Il raconta ensuite avec volubilité que pour gagner la sympathie de ses gardiens et les inciter à la piété, en paraissant affaibli, pensant que par là, il les engageraient à lui fournir les moyens de s’évader, il avait jeûné neuf jours ensuite, s’en prendre de nourriture, qu’un peu de lait étendu d’eau.
 
Quelques minutes après neuf heures, il se remit à prier. Monsieur l’abbé Bureau l’engagea à déclarer sur l’échafaud s’il était innocent ou coupable. Poitras refusa d’abord, prétendant qu’il n’avait aucune nécessité à faire cette déclaration et qu’en mourant, il devait contenter les hommes. Puis, sur les instances du curé, il s’écria: Eh bien je le ferai. Je suis prêt à faire tous les sacrifices, mais je crains de n’être pas capable, je suis si faible.
 
Le bourreau lui lia les bras avec des cordes, laissant les mains et les avant-bras libre et il passa la corde autour du cou du condamné et la lugubre procession défila dans l’ordre suivant: M. L’abbé Doucet, portant surplis et étole et ayant à la main un crucifix, qu’il présentait de temps à autre au condamné; Poitras vint ensuite, soutenu à droite par M. Bureau et à gauche, M. T. Chaperon. En arrière de Poitras vint ensuite, le bourreau, vêtu de noir et masqué. Il tenait dans sa main une extrémité de la corde. Fermant la marche, le shérif et les constables de la prison.
 
Lorsque le condamné apparut sur la plate forme, un silence des plus profonds se fit dans la foule qui se pressait aux abords de la prison. Poitras s’avança au bord de la balustrade et regardant de tout côté, il fit un effort surhumain pour parler et réussit à dire d’une voix faible mais bien distincte: Je me recommande à Dieu et à vous même... Il s’agenouilla pour recevoir l’absolution de ses fautes. Le bourreau lui attacha alors les pieds, passa la corde au crochet du gibet, abaissa le bonnet sur les yeux du malheureux et au milieu de l’horreur de toutes les personnes réunies, il fit jouer l’horrible machine. La trappe s’ouvrit soudain. Poitras tomba dans le vide. Un autre drame plus effrayant suivi, Nous en avons déjà parlé au début. Quatre minutes après le docteur Hamel déclarait que la vie avait cessé. Une heure plus tard, eurent lieu les cérémonies de sépulture.
 
Tel est, en résumé l’histoire de Poitras. Les vieux de la Malbaie la racontent parfois aux plus jeunes. Bien des détails leur échappent maintenant.
 
Référence: Talbot, Eloi Gérard, Inventaire des contrats de mariage ( greffes de Charlevoix ) La Malbaie, 1943 p.371
 
Pendant ce temps la vie poursuivait son cour à Tourelle et Ste-Anne-des-Monts. Chacun y allait de sa version.
 
M. Le curé Ludger Trépanier, membre de la société historique de Ste-Anne-des-Monts, avait en octobre 1977, écrivit un court résumé de cette histoire dans le journal La Voix Gaspésienne :
 
En 1952, plus précisément, le 19 février, Epiphanie L’italien a communiqué ces détails à M. Le chanoine Alfred Bujold de la Rivière-au-Renard. Epiphanie L’italien de Trois-Pistoles, originaire de Ste-Anne-des-Monts, district qu’habitait le dit Eugène Poitras. Celui-ci au cours de ses visites comme inspecteur d’école sur le rive nord, obtenu plusieurs détails d’un J. A. Martin, Greffier de la couronne à La Malbaie. Il raconte une infime partie de l’histoire que vous avez lue dans les pages précédentes, par contre des détails sont très intéressants.
 
La même nuit que Poitras commettait son crime, en même temps, le Capitaine Dugas, de Cap-Chat traversait lui aussi au Nord avec des passagers, particulièrement des femmes, qui allaient cueillir des bleuets. Ces gens entendirent très distinctement les cris de la victime dont l’embarcation était assez rapprochée. Le Capitaine Dugas aurait s’approcher, mais la frayeur des femmes était que plusieurs déjà avait perdu connaissance. Ce que voyant, le Capitaine Dugas décida de continuer sa route. Le couteau qui servit au meurtre avait été aiguisé avant le départ, alors que Ouellet tournait lui-même la manivelle de la meule.
 
Au retour de son sinistre voyage, Poitras lava dans une cuve les habits de la victime, ayant pris soin de poster ses enfants aux fenêtres et les ayant chargé de l’avertir si quelqu’un venait à approcher de la maison. C’est la preuve circonstancielle apportée à la Cour par ses propres enfants et qui, en définitive, a servi à la condamnation de Poitras. Le mobile du crime, a peut-être été la jalousie. Poitras laissait entendre dans la lettre qu’il a écrit à sa femme, que l’harmonie, ne régnait pas dans le couple. Les mots biffés révèlent certaines misères que Poitras ne tien pas à dévoiler.
 
Ce qui est triste dans cette histoire dit M. L’italien, c’est de savoir la peine amère, qu’il a causé aux parents de Ouellet et endurée lui-même, puis la douleur et la honte qu’il a causée à sa famille et à sa paroisse. Mais ce qui est beau, d’autre part, c’est de voir qu’il s’est converti, s’est repenti et a fait une bonne mort.
 
L. Trépanier
 
Membre de la société historique de Ste-Anne-des-Monts
 
Vous pourrez lire dans les nombreux paragraphes qui vont suivre, le texte intégral (sauf les mots biffés) de la lettre qu’Eugène Poitras a écrit à sa femme Exorée Dugas, le 19 septembre 1869. Edwige Fortin de La Malbaie avait dans un cahier d’école où elle composait d’arithmétiques pour ses élèves une transcription de cette lettre. Cette Edwige Fortin devint l’épouse de Mathias Bujold et grand-mère du chanoine Alfred Bujold, curé à l’époque de la Rivière-au-Renard, qui conservait cette pièce historique dans ses archives.
 
Lettre écrite à sa femme par Eugène Poitras, durant la nuit qui a précédé son exécution:
 
Prison de Malbaie, 19 septembre 1869
 
Très chère épouse
 
Un mot pour te dire que je suis en parfaite santé et ne sais comment est la tienne, oublié par toi. Je n’ai pas reçu de tes nouvelles depuis l’automne dernier. Tu as appris le triste sort qui m’est destiné (plusieurs mots biffés dans l’original) et comme tu dis que tu es bien consolée, que t’en réjouis, tant mieux. Moi aussi, je m’en réjouis après avoir eu bien de la peine et de l’ennui dans cette vie. Je, par cette lettre funèbre, je te fais mes adieux. Ma carrière est terminée, ma course en ce monde est finie. Je meurs demain. Je rends mon âme à Dieu, le 20 septembre 1869, à l’âge de 46 ans, moins dix jours. Vous ne me verrez plus de ce monde. Ce sont les dernières paroles que je vous fais tenir et mes adieux je vous fais.
 
Chère petite femme, je ne te fais pas de reproche à ma mort (plusieurs mots biffés). Je t’ai demandé du secours et de venir me voir. Tu as été insensible à mon appel. Rappelle-toi bien quand je t’ai vu dans la peine, par acte théologique, par ton propre pasteur, je n’ai pas été insensible à tes appels. Je t’ai donné mon plein pardon de bon cœur.
 
Je te pardonne de tout mon cœur et te donne un parfait ordre d’acquittement de toute ta vie antérieur. Chère petite femme, reçois mes derniers avis à ma mort et veille bien les mettre en pratique. Je te recommande d’abandonner tes amis. Je n’ai pas besoin de te dire les choses qui doivent t’obliger à la faire. Premièrement, se sont tes amis qui t’ont mis dans la peine qui me font mourir. Si tu n’avais pas eu tant d’amis, tu m’aurais aimé comme les autres femmes doivent aimer leurs maris. Tu serais restée à la maison. Mon cœur aurait été sensible à tes affectueuses félicitations. Ce malheur ne serait pas advenu. Je ne veux pas t’en faire reproche du tout. Car je suis content de mourir. Mais c’est pour te faire voir que les amis font de la peine à toi et à moi.
 
Deuxièmement, je te pris d’examiner attentivement ton âme et tes amis. Sans te rien expliquer et tu verras après avoir bien examiné ton âme et la mort de Jésus-Christ qui a lavé ton âme dans ton sang, tu dois perde tes amis.
 
Je ne te dis pas, chère petite, de ne pas avoir d’amis, non, mais que se soit des amis suivant Dieu, des amis de Jésus. Prends mes derniers conseils, très chère petite et tu verras quand tu seras devant Dieu si je te dis des mensonges. Demain, ma chère petite, pour payer la dette de prix de mes péchés, je sois obligée de laver mon âme de mon sang et tu verras quand tu sera obligée de rendre ton âme à Dieu si je te dit la vérité. Très chère petite, je te recommande notre fille. Ne la laisse pas marcher ni courir les danses, de ces rendez-vous de veillés que Dieu te défend. Car tu sais qu’un seul grain forme un épi et cet épi semé une seconde viens à faire une bien mauvaise semence. Je te le recommande à toi-même, d’abandonner tes danses et tes marches et tes veillées. Tu examineras par toi si tu dois laisser ta fille.
 
Je te recommande, bien chère petite, le soin de mes enfants. Tu sais si je les ai aimés et chéris. Aie soin d’eux. Accorde-leur la tendresse d’une mère. Tâche qu’ils fassent leur première communion à dix ans passés. Si j’en ai le pouvoir, je leur dirai des prières. Tu leur fers prendre ma mort en pitié. Tu leur feras prier le bon Dieu pour moi matin et soir. Et demande aussi les tiennes et j’espère que j’aurai le plaisir de vous entendre dire ensemble le chapelet pour moi. Tu diras à Philippe et à Léocadie qu’ils fassent de bonnes confessions qu’ils reçoivent le corps adorable de Jésus-Christ. Et les deux petits, quand ils feront leur première communion, s’ils veulent communier pour moi. Tu diras à Philippe qu’il garde pour principe ce que je lui ai toujours dit, ne rien déranger à personne et tu le recommanderas aussi aux autres. Tu diras à Philippe de ne jamais voyager que deux hommes, d’avoir toujours une troisième personne avec eux.
 
C’est ce qui fait ma peine aujourd’hui. J’aurais bien désiré vous voir avant de mourir afin de vous faire mes recommandations. Dieu n’a pas voulu. Tu diras à mes petits enfants de ne pas avoir peur de moi. Je ferai plutôt du bonheur si je le peu que de la peine. Je te recommande et tu le feras faire à tes petits enfants de toujours tenir prêt à mourir, parce que vous ne savez pas en quel temps Dieu vous demanderas vos âmes. Tu enverras mes enfants à la confesse tout les mois, à moins qu’il y ait quelque chose de grave qui les empêche. Et toi-même, tâche de le faire pour me plaire dans le ciel et pour plaire à Dieu et pour faire plaisir à vos âmes.
 
Suivez mes avis et vous trouverez le bonheur. Très chère femme, je suis content de mourir, de laisser la vie, afin de finir les peines de ce monde. Plus tard, je n’aurais peut-être pas été aussi bien préparé que je le suis aujourd’hui. Je vais laver mon âme dans mon sang pour le remettre à Dieu et j’espère de la bonté de Dieu, Miséricorde.
 
Je te recommande de faire lire souvent cette lettre afin de vous rappeler mes derniers avis. Je ne parle pas d’autre chose. Car mes idées aujourd’hui sont pour le ciel. Je ne peu plus travailler pour la terre. Je travail pour sauver mon âme et vous donner mes derniers avis pour sauver les vôtres. Adieu.
 
Ton mari dévoué rendant son âme à Dieu, Eugène Paitras
 
La dernière bonté de M. Le curé Bilodeau voudra bien faire la lecture funèbre de cette lettre à tous mes enfants et à ma femme, de leur faire observer mes derniers avis. Je raye six lignes dans la première page. Je finis cette lettre et demande si je ne t’ai pas offensée en quelque manière que se soit, si tu veux bien me le pardonner comme je te le pardonne à toi-même. Adieu, très chère femme. Adieu, tous mes enfants. Eugène Paitras.
 
N’oublie pas le bon Dieu, car souviens-toi aussi, tu mourras un jour et à la mort, on pense bien autrement que dans la vie.
 
Et encore une fois, je suis content de mourir. J’espère en la Miséricorde de Dieu.
 
Au revoir, au ciel.
 
Eugène Poitras
 
Pendant tout le temps de ma recherche, il m’arriva souvent de penser que, je devais publier cette lettre que Eugène Poitras a écris à sa femme Exorée Dugas. Vous avez surement remarqué que malgré son geste, celui-ci possédait une certaine sagesse. Eugène Poitras voulait à tout prix, que ses enfants puissent prendre connaissance de cette lettre, le curé Bilodeau a surement exécuter la dernière volonté de celui-ci. Et bien des siècles plus tard les descendants de ses enfants pourront la lire.
 
Eugène Poitras épousa Exorée Dugas le 21 août 1848 à Ste-Anne-des-Monts, Eugène Poitras était le fils de Joseph Poitras et de Félicité Dandurand, Exorée Dugas était la fille de Michel Dugas et de Geneviève Trudel.
 
Vous vous demandez surement ce que sont devenu les enfants d’Eugène Poitras et Exorée Dugas.
 
Augustine, né le 25 décembre 1849, décédé le 26 décembre 1849 (1 jour)
 
Louis-Philippe, né le 28 mars 1851, il épousa en première noce Angèle Bérubé à Ste-Flavie le 12 décembre 1877 fille de Pierre Bérubé et de Clothilde Ouellet. Celle-ci décéda quelques années plus tard en ne lui laissant aucun décédant. Il épousa en seconde noce Olive Crousset à les Méchins le 17 juillet 1882 fille de William Guillaume et de Célina Deschênes.
 
Léocadie, né le 2 octobre 1854, elle épousa Godefroi Mercier à Ste-Anne-des-Monts le 10 octobre 1876 fils de Pierre Mercier et de Zoé Bernatchez.
 
Les trois premiers enfants de ce couple:
 
1. Pierre Thomas Désiré né le 8 octobre 1877, parrain Godefroi Mercier, grand-père, marraine Zoé Bernatchez, grand-mère de l’enfant. Le père a signé lecture faite ainsi que le grand-père. La marraine ayant déclaré ne pas savoir signer.
 
2. Joseph Godefroi Amédée né le 18 octobre 1881, parrain Joseph Bernatchez et la marraine Marie Mercier qui n’ont pu signer lecture faite. (Le père était absent surement du au fait qu’en automne la plus part partait pour le bois)
 
3. Félix Jean Baptiste né le 30 août 1883, décédé la même journée, ondoyé par Théolixte Couillard et la sage-femme du lieu. Le premier septembre 1883 M. N. Gagnon prêtre baptise l’enfant. Parrain Pierre Lapointe et marraine Julie Laflamme qui ont signé lecture faite, le père étant absent.
 
Joseph-Marie dit Frédérik, né le 8 avril 1854, il épousa le 5 mai 1884 Elisabeth Lebrun.
 
Junnath-Caliste-Edmond dit Athanase, né le 7 octobre 1861 et décédé le 11 juillet 1868 (6ans 9 mois). Antoine, né le 10 janvier 1865 et décédé le 9 juillet 1867.
 
Il existe à la Malbaie un article (art. 20) au greffe de cette paroisse.
 
La potence de bois avait été amenée chez les Frère Maristes pour être conservé, oublié derrière le séminaire pendant plusieurs années, le temps a fait son œuvre. La poulie qui servit à la pendaison, existe toujours. Elle est suspendue au plafond du magasin général du village.
 
Texte de : Helen Pelletier Le 5 janvier 2011
 
Origine et signification Groupe d'îlots émergeant à proximité du littoral de la baie des Îles de Mai, échancrure de la côte nord du Saint-Laurent, entre Rivière-Pentecôte et Port-Cartier, dans la région de la Moyenne-Côte-Nord. Au début du siècle, plusieurs tentatives d'exploitations forestières se sont révélées infructueuses sur ces îles formées presque entièrement de granit gris dénudé. Un phare de signalisation, d'abord installé sur l'une d'elles, sera délaissé au profit de celui de l'île du Grand Caouis, située plus à l'ouest. L'une de ces îles fut le théâtre de l'assassinat d'un certain Jean-Baptiste Ouellet à l'automne de 1867. Le meurtrier, Eugène Poitras, fut pendu au palais de Justice de La Malbaie, le 20 septembre 1869. Le 5 novembre 1914, la goélette Jacqueline, propriété du capitaine Duchêne de Saint-Irénée, a fait naufrage aux îles de Mai. Tout l'équipage s'est noyé, à l'exception du capitaine. Le toponyme Ilets de Mai paraît sur une carte de la province de Québec de 1870. Son origine demeure obscure, cependant. On note plusieurs variantes pour dénommer ces îlots : de sources écrites, nous relevons Îles du Mai et Îlets du Mai et, de sources orales, on connaît Îlets du Petit Mai et Îlet du Petit Mât. On sait que le terme mai désignait un mât au sommet duquel était hissé un drapeau. Voir : Petit-Mai (hameau).

Voir aussi;;;;;
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